Analyse des Pratiques Professionnelles

Formée à l’analyse systémique durant ma thèse universitaire de 3^ème cycle, j’ai mis en pratique ces outils conceptuels dans le champ de l’intervention sociale et en soins infirmiers DPC niveau 1 Gérontologie. Ainsi, j’y réalise des études qualitatives, des diagnostics afin de produire des préconisations dans le secteur du sanitaire et social.

Qu’est-ce que l’Analyse de Pratique Professionnelle ?

C’est une démarche réflexive qui part de situation vécue par les professionnel.les. Elle est vécue comme étant interrogeante car impactant la pratique. Durant l’APP, elle sera reformulée en problématique professionnelle et questionnée par un collectif de pairs dans le but d’améliorer concrètement la pratique professionnelle.

Les objectifs de l’Analyse de Pratiques Professionnelles

L’APP est un outil intéressant pour transformer l’expérience individuelle en intelligence collective en permettant de s’engager dans une démarche réflexive et méthodique sur les pratiques professionnelles.

Elle offre aux professionnels.les 

• le bénéfice de transformer leurs expériences professionnelles en apprentissage en identifiant les comportements adéquats à la situation professionnelle.
• l’amélioration de l’autonomie des professionnels.les
• un cadre structuré pour explorer collectivement les situations concrètes,
• la mise en commun des savoirs, savoir-faire et savoir-être
• l’harmonisation des pratiques professionnelles et le renforcement de la cohésion de l’équipe.

La méthode suivie au fil des séances

La première séance a des objectifs différents des autres.

Elle permettra de :

1. Créer un climat sécure
2. D’établir une relation de confiance entre nous : intervenante, participants.es
3. De définir les valeurs communes de l’équipe
4. D’identifier les problématiques
5. De présenter la méthodologie de travail

Les autres séances auront pour étapes :

1. De faire émerger une problématique et partagée rapportée par un professionnel dans une situation concrète
2. De problématiser selon la méthode APEOS (Comment, moi en tant que fonction, je peux acte professionnel, alors que… ?)
3. De soutenir émotionnellement, d’identifier les blocages de l’exposant et de co construire les changements concrets.
4. De capitaliser les apprentissages et prises de conscience de la séance
5. De terminer par recueil d’impression sur cette séance.

La dernière séance d’intervention propose un bilan sur l’apport du cycle d’APP.

Les champs conceptuels

L’analyse de pratique professionnelle fait appel à différentes disciplines des sciences sociales. Elle convoque la sociologie, les sciences de l’information et de la communication via son approche systémique (que j’ai développé dans ma thèse) et la psychologie.

La nature transdisciplinaire de cet outil se prête à l’approche sémiotique qui analyse la co construction des significations sociales dans un contexte donné.

• Les emprunts conceptuels disciplinaires

La sociologie

La sociologie des organisations à travers les deux sociologues Michel Crozier et Erhard Friedberg, dans le livre d’acteur et le système démontrent que l’organisation n’est pas une « donnée naturelle » mais un « construit social » ; il faut en étudier les enjeux, les intérêts, les règles du jeu et comprendre les stratégies développées par les acteurs. Les auteurs assimilent les individus à des « acteurs » et non à des agents passifs qui exécutent des consignes.

Ce qui est intéressant pour l’APP, avec la sociologie des organisations, c’est :

• de comprendre comment les professionnels.les agissent dans un cadre organisationnel tout en étant capables de l’influencer.
• D’appréhender le rôle des professionnels dans l’organisation,
• d’examiner les règles institutionnelles et les pratiques réelles, de favoriser une réflexivité sur le pouvoir de décision

Toujours dans la meilleure connaissance de l’organisation, l’analyse institutionnelle via la socio analyse permet de repérer que les acteurs.rices ne se limitent pas à contourner des règles mais participent à une transformation des organisations.

Où sont les dynamiques de pouvoir ? Qui se trouvent dans les zones d’incertitudes ?…

La sémiotique

Les pratiques professionnelles reposent sur des représentations implicites (par exemple, les stéréotypes de genre dans l’orientation professionnelle ou dans la répartition des tâches) et explicites.

Grâce à la sémiotique, je mets en lumière la façon dont ces représentations s’expriment à travers les signes utilisés et perçus dans le cadre professionnel, choix des mots, tournures, silences, implicites…

Ainsi, lors d’une séance, nous échangeons un flot de signes mots, gestes, attitudes… Ces signes prennent leurs sens dans le contexte de l’ici et maintenant. La sémiotique offre une méthode d’analyse rigoureuse de la mise en catégories des représentations ; émotions, comportements, valeurs à partir des expériences vécues. Ces catégories de signes rendent visible l’articulation entre la singularité, l’individu, la situation, la pratique et le collectif, l’équipe et organisation.

Ainsi, j’interroge les dimensions émotionnelles, les conflits de valeurs et les résistances.

La communication

Je me réfère aux travaux faisant appel à l’analyse systémique, à l’école de Palo Alto

• L’approche consiste en une analyse globale des éléments en présence et surtout de leurs interactions.
• Les éléments d’un système sont en interaction réciproque.
• L’action d’un élément sur un autre entraîne en retour une réponse (rétroaction ou « feedback ») du second élément vers le premier. On dit alors que ces deux éléments sont reliés par une boucle de feedback (ou boucle de rétroaction).

L’analyse systémique appliquée à l’analyse de pratique permet d’explorer les interactions entre acteur.rices pour identifier les boucles de rétroaction qui s’auto entretiennent en cercle vicieux. Elle invite également à dépasser les paradoxes organisationnels, comme les injonctions contradictoires afin de clarifier les attentes institutionnelles et de faciliter l’expression des ressentis.

Les outils pédagogiques

J’utilise des outils pédagogiques ludiques pour libérer la parole et cultiver la bienveillance

Cartes météo, cartes qualité, jeu TOTEM, jeu des émotions et des besoins…

Le cadre déontologique

Je m’engage à créer un cadre d’écoute, de bienveillance, de non jugement et de confidentialité.

Je m’engage à être une facilitatrice de l’intelligence collective.

Pour qui ?

Toute personne travaillant dans l’accompagnement ; soignant.e, éducateur.rice, enseignant.e, sportif.ve, humanitaire…

Les groupes sont limités à 12 personnes et doivent rassembler des personnes n’ayant pas de lien hiérarchique et exerçant le même métier/la même fonction.