Les femmes dans l’aviation en Corse

Panneau 6 – E donne ind’è l’aviazione. A passione chì si sparghje…

La passion à portée d’elles…

Irass exposition le sens de léégalité - panneau 7 les femmes dans l'aviation

Le métier de pilote était réservé aux hommes, les femmes sont l’exception

Dans l’histoire, l’aviation s’écrit au masculin. Le métier de pilote étant réservé aux hommes, les femmes sont l’exception. Leur activité se limite aux disciplines sportives que sont les raids, records et meetings avant l’ouverture aux femmes du concours de l’école de l’aviation l’ENAC (Ecole Nationale Aviation Civile) en 1973. Grâce aux premières aviatrices (Thérèse Peltier, Adrienne Bolland, Elisabeth Boselli, Jacqueline Auriol), une autre image des femmes et de leur émancipation se diffuse.

Encore aujourd’hui, les femmes ne sont que 5,8% pilotes de ligne dans le monde

Source: International Society of Women Airline Pilots (ISWAP)

Chez Air Corsica, elles représentent 6,3% des pilotes soit 7 femmes pilotes pour 110 hommes pilotes.

Nous avons rencontré

Léa Mary,
officier pilote de ligne

Son parcours

Après mon bac, je suis partie à Londres pour me perfectionner en Anglais durant un an. Puis je suis entrée à l’école Mermoz Paris pour la partie théorie de mon brevet de pilotage en suite j’ai réalisé ma pratique professionnelle dans le sud de l’Angleterre (licence professionnelle) et passer mes qualifications pour postuler dans des compagnies aériennes. J’y suis restée 3 ans. J’ai même été instructrice dans cette école de formation ainsi qu’à l’aéroclub de Figari dans le sud de la Corse. Il y a plusieurs cursus pour devenir pilote, le privé comme moi, le public et l’armée. L’obtention de mon dernier brevet me permet de piloter des airs bus A320 qui peut donc accueillir de 150 à 180 passagers et parcourir 6 150 kilomètres.

Qui a suscité cette orientation ?

L’aviation, c’est une histoire de transmission entre ma mère et moi. Ma mère qui m’a toujours soutenue, encouragée et a su me protéger. C’est en découvrant la dérive du planeur de ma mère à l’âge de 15 ans avec lequel elle avait eu un accident que j’ai commencé à m’intéresser à l’aviation. Ses récits m’ont incitée à essayer le planeur. J’ai commencé dans un aéroclub à St-Rémy les Alpilles et ça a été le déclic. Une passion est née à ce moment-là. Ainsi, à chaque vacance, j’allais faire du planeur. Ma maman a voulu s’y remettre. Maman avait une entreprise de logistique dans le transport aérien à Orly donc elle connaissait bien cet environnement.

Au début, je pensais être hôtesse car le pilotage me semblait être inaccessible. Mais ma maman, me disait d’avoir plus d’ambition et d’aller au bout de mes rêves.

En quoi consiste votre métier ?

C’est un métier plus pratique que théorique même si pour avoir le concours il faut avoir fait les classes préparatoires en mathématiques et avoir un excellent niveau en Anglais. Moi, je suis passée car le privé car je n’avais pas ce bagage théorique. Je prépare le plan de vol, piloter et garder le contact et assurer la sécurité à bord.

Est-ce plus difficile pour une fille?

Il faut être épaulé pour ne pas craquer. C’est grâce à la personnalité de ma mère que j’ai pu avoir des clefs pour être une femme fort qui ne se laisse pas impressionner. Puis, j’ai fait de belles rencontres, des hommes qui m’ont encouragée et soutenu. Un chef pilote m’a dit cette phrase que je n’oublierai jamais : « Il ne te faudra pas montrer que tu es bonne mais que tu es la meilleure, bonne ça ne suffira pas. » Dans ma tête, je me le dis encore…

Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ?

Il faut être passionné, avoir de l’ambition, être curieux assidu et humble. Car c’est un métier qui évolue très vite, il faut sans arrêt mettre ses conséquences à jour. On ne dort pas toujours chez soi. Donc, il faut s’organiser quand on a une famille et/ou des animaux. Dans ma compagnie, nous avons des pilotes maman, elle le gère avec l’autre parent ou leurs familles.

Quels conseils donneriez-vous aux filles?

Je dirai aux filles ayez confiance en vous ! Les filles en sont toutes capables à partir du moment où elles aiment être dans les airs. Aux garçons d’être humbles car l’air est un élément qu’on ne maitrise pas. Et pour finir, je citerai « Une femme qui s’épanouie dans le ciel, n’aura plus jamais sa vie dictée par le temps libre d’un homme. » journaliste pilote amatrice, De Rachel Hartigan, 1930.

Idées reçues


Être une femme pilote, c’est être un garçon manqué.


Elle est petite.


On ne peut pas mettre deux femmes dans une même cabine car elles vont se disputer.

Débats

Qu’est-ce qui explique le peu de filles dans les domaines de l’aviation ?

La première explication réside dans les stéréotypes de la dangerosité. Il faudrait être casse- cou pour aimer l’aviation. Les filles seraient trop fragiles et peureuses pour s’orienter vers le métier de pilote de ligne.