Les femmes scientifiques

Panneau 4

Filles + sciences = problèmes résolus

IRASS l'égalité des sexes et les femmes dans les sciences

Le portrait de Carmen-Lara Manes, chercheuse en sciences et co-fondatrice d’une entreprise de recherche et développement dans les Pyrénées-Orientales avec la participation des élèves du lycée Déodat de Séverac de Céret.

Repères

Seulement 18 femmes ont reçu le prix Nobel de sciences pour 600 hommes et une seule mathématicienne médaillée Fields pour 55 hommes (données de 2018). Les inventions des femmes ont été minimisées ou portées aux crédits de leurs maris ou de leurs entourages masculins.

En France, l’entrée des femmes dans l’enseignement supérieur s’amorce en 1861, lorsqu’une Française, Julie-Victoire Daubié, est reçue bachelière  à la Faculté des lettres de Lyon. Ce n’est qu’à partir de 1880 que l’accès des femmes aux études universitaires se généralise. La même année, la loi Camille Sée est votée, elle marque la naissance d’un enseignement secondaire féminin public. Il faut attendre le XXème pour que l’enseignement universitaire soit ouvert dans toutes les disciplines aux femmes. Marie Curie reste une icône historique avec ses deux prix Nobel : de Physique en 1903 et de Chimie en 1911. Sa fille Irène a aussi été distinguée par le prix Nobel de Chimie en 1935.

Idées reçues

L’un des préjugés  les plus  tenaces sur les capacités intellectuelles des femmes consiste à postuler que leur cerveau serait inapte à concevoir l’abstraction, ce que confirme Casanova (1725-1798) par une sentence sans appel : « Dans une femme, la science est déplacée. »

Débats

Nous avons  interrogé une chercheuse en biologie moléculaire et co-fondatrice d’une start-up.
Carmen-Lara Manes.

Ses choix d’orientation

Un bac scientifique, puis une licence en chimie dans une université au Brésil qui avait un grand département en bio chimie dont la biologie moléculaire. J’ai alors passé un concours pour entrer en master d’ingénierie génétique dans un grand laboratoire en biologie moléculaire et j’y suis restée jusqu’à obtention de mon doctorat. Après ma thèse, j’ai été durant deux ans chargée de recherche au CNRS pour le laboratoire Arago, Perpignan.

En quoi consiste votre métier de chercheuse en recherche et développement ?

Mon métier c’est celui d’une chercheuse en biologie moléculaire et ma fonction est d’être aujourd’hui, co-fondatrice avec Delphine Guillebault de l’entreprise Microbia Environnement. Au départ, c’est une passion, la passion d’apprendre des choses innovantes. J’ai toujours été très curieuse. L’ingénierie génétique me fascinait.

Est-ce plus difficile pour une fille ?

Tout d’abord, je pense qu’il faut être tenace et avoir confiance en soi. La confiance en soi c’est ce qui peut manquer à une fille. Par confiance en soi, je veux dire croire en soi et se connaitre, connaître là où commence et s’arrête son expertise, tout en restant humble.

L’entreprise ne serait pas ce qu’elle est si elle n’était pas composée de cette équipe. Il faut s’appuyer sur ses collaborateurs en leur faisant confiance. Je dirai donc qu’il y a quatre points :

L’exigence, l’organisation, la confiance et la responsabilité. Ce n’est donc pas une question de sexe.

Quels conseils donneriez-vous à des élèves et/ou étudiant.es ?

Les filles ont les mêmes cerveaux que les garçons ! Et il n’y a pas mieux qu’un rêve pour activité professionnelle. Il faut oser ! Oser sortir des cadres pour donner la chance à ses rêves et en faire la réalité. Faire un doctorat c’est un investissement de tous les instants et pas seulement pour avoir un métier. La recherche c’est une passion, un idéal de vie. Aujourd’hui, j’ai concrétisé mon rêve, de pouvoir vivre de ma recherche. Je ne m’occupe pas seulement de l’équipe de recherche mais aussi des relations commerciales, des partenariats nationaux et internationaux. Je travaille aussi la veille scientifique et l’animation de la recherche. Tout cela, c’est pour moi très léger, je vis de ma passion et je n’ai donc pas le sentiment de travailler.»