Panneau 6
D’un cru et d’une cave coopérative
Nous avons réalisé deux portraits de femmes travaillant la vigne et ayant des responsabilités dans le département des Pyrénées – Orientales. Celui-ci compte 2 femmes présidentes de caves coopératives pour 30 hommes et une seule présidente de cru pour 8 hommes, d’après les dernières données du Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon. Quant aux caves particulières, elles sont 50 gérantes pour 480 gérants. Le cru et la coopérative de Maury ont eu l’audace d’élire deux femmes présidentes.
Repères
Les femmes ont toujours travaillé à la vigne. En hiver, elles ramassaient les sarments, en mai elles éclaircissaient et ébourgeonnaient. A l’automne, elles vendangeaient.
En France, l’entrée des femmes dans l’enseignement supérieur s’amorce en 1861, lorsqu’une Française, Julie-Victoire Daubié, est reçue bachelière à la Faculté des lettres de Lyon. Ce n’est qu’à partir de 1880 que l’accès des femmes aux études universitaires se généralise. La même année, la loi Camille Sée est votée, elle marque la naissance d’un enseignement secondaire féminin public. Il faut attendre le XXème pour que l’enseignement universitaire soit ouvert dans toutes les disciplines aux femmes. Marie Curie reste une icône historique avec ses deux prix Nobel : de Physique en 1903 et de Chimie en 1911. Sa fille Irène a aussi été distinguée par le prix Nobel de Chimie en 1935.
Nous avons croisé les réponses d’Aurélie Pereira, vigneronne, présidente du cru Maury et d’Isabelle Marquié, vigneronne, présidente de la cave coopérative.
Idées reçues
Défendre une marque dans le vin est-ce plus dur pour une femme ?
« Au niveau du travail c’est compliqué car il n’y a que des hommes d’un certain âge. Au niveau décisionnaire, il y a encore moins de fille. Puis je ne suis pas de la même génération, et donc je ne connais pas toutes les histoires des anciens de la cave.
Il y a eu une forme de curiosité et une phase d’observation quand on est une femme dans des instances de décisions.
Débats
Leurs choix d’orientation
Quand le moment du choix d’orientation est arrivé alors j’ai cherché de l’information par moi-même en feuilletant des magazines dédiés à cet effet.
C’est à la lecture d’un témoignage d’un œnologue que mon choix m’est apparu comme une évidence. Je ne savais pas ce qui se passait dans une cave et j’avais envie de le découvrir. Le métier d’œnologue m’offrait cette autre facette. « J’ai fait des études en BTS viticulture œnologie. J’étais de toute petite dans les vignes. Ça a été pour moi une évidence. La passion est héritage !
En quoi consiste votre métier ?
Il faut mener à bien la récolte, la culture de la vigne, maîtriser les maladies, faire le travail manuel de la taille, les labours…faire déguster. Le métier est physique mais ça ne m’arrête pas car on trouve des moyens de s’adapter. Puis, c’est aussi difficile pour les hommes.
Pourquoi avoir pris ces fonctions de présidente ?
A un moment tu es vigneronne et tu as envie de participer aux décisions. Si tu n’es pas dans un conseil d’administration, tu ne sais pas comment les décisions se prennent. Une appellation, c’est une marque. Défendre et fédérer les vignerons, défendre un terroir, une histoire, impulser une démarche et des évènements en commun. C’est très diversifié. »