Panneau 2 – L’urientazione è i mistieri : dati chjavi
L’orientation
Le genre est un système de rapports social de sexe
Ce système est fondé sur la construction de différences, donnant lieu à des inégalités. Ses enjeux se déclinent autour du « contrôle de la reproduction, [de] la division sexuelle du savoir et du travail, [ainsi que de] l’accès à l’espace politique » (Parini, 2006, p. 35). Parini, L. (2006). Le système de genre. Introduction aux concepts et théories. Zürich : Seismo.
Ce système va se prolonger dans le contexte scolaire. En ce qui concerne tout d’abord sa fonction d’orientation, nous observons à partir des statistiques que le choix de filières et de professions distincts entre filles et garçons va avoir pour conséquences de créer des inégalités (rémunération, évolution de carrière, temps de travail).
La séparation des filles et des garçons à l’école primaire
Un décret du 27 brumaire an III (17 novembre 1794) oblige à séparer les sexes à l’école primaire ainsi que d’avoir un instituteur et une institutrice. Sous la Restauration, l’article 32 de l’ordonnance du 29 février 1816 rappelle que « les garçons et les filles ne pourront jamais être réunis pour recevoir l’enseignement ». Cette interdiction complique l’organisation matérielle des cours, puisque les instituteurs isolés des campagnes sont obligés d’accueillir les garçons le matin et les filles le soir.
Il aura fallu attendre 1975 (loi Haby) pour imposer la mixité fille garçon dans tous les établissements de l’enseignement public à tous les niveaux et dans toutes les filières, pourtant les choix d’orientation des filles et des garçons ne sont toujours pas les mêmes. La répartition équilibrée entre filles et garçons dans les filières de formation reste un objectif à atteindre comme le démontrent les statistiques.
L’orientation
Les filles et les garçons ont pour premier choix en classe de première à 76,6% la spécialité Humanité, littérature et philosophie, les garçons eux choisissent à 81,1% les sciences de l’ingénieur, à la rentrée 2024 pour l’académie de Corse.
Les premiers choix des filles et des garçons en classe de première sont :
79.6%
Humanités,
littérature et
philosophie
81,1%
Sciences de l’ingénieur
83.5%
Santé, social
91,2%
Industrie et développement durable
92,2%
Habillement
97,3%
Électronique électricité
L’explication réside dans plusieurs facteurs :
- différents stéréotypes de genre existent, parmi lesquels les facilités supposées des garçons dans les domaines scientifiques et techniques, et celles des filles dans les domaines littéraires, sanitaires et artistiques.
- Ces idées reçues vont être intériorisées par les élèves via des interactions en classes et des attentes implicites : certes, les programmes scolaires officiels sont les mêmes pour tous et toutes mais les élèves sont implicitement soumis à un système de normes et de valeurs qui les expose de façon différenciée aux savoirs : c’est le curriculum caché (Forquin 1985, cité par Trottier, 2010).
- Ainsi, les filles et les garçons vont assimiler rapidement ce qui est attendu de leur part tout au long de leur scolarité (Gaussel, 2016).
Tout récemment, en 2023, Pascal Huguet, directeur de recherche en psychologie sociale expérimentale au CNRS, montre dans une étude que les filles et les garçons estiment plus probable la réussite des garçons dans les matières scientifiques, et celle des filles dans les autres disciplines. Elle met aussi en évidence une anxiété beaucoup plus importante chez les filles face aux mathématiques et une confiance en elles moindre, d’une façon générale. Cela impacte leur sentiment d’efficacité personnelle.
